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Sortie ornithologique sur les lacs de Champagne

5 et 6 novembre 2016

Par Vincent D

Pierre - Christophe - Bernie - Alain - Thierry - Emmanuel - Véronique - Vincent

L'essentiel à savoir... pour la prochaine fois

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Une navigation simplissime sur un lac parfaitement calme... Ce n'est pas pour cela qu'on y vient, mais pour le spectacle de milliers d'oiseaux qui s'envolent au dessus de nos têtes. Les jumelles sont plus utiles que les pagaies dernier cri. Les meilleurs moments sont le soir avant le coucher du soleil et le matin avant son lever. Je dirai pourquoi dans le récit.

Attention à bien se renseigner sur la date à partir de laquelle la navigation est interdite : au lac d'Orient, nous étions déjà hors délai, d'où contre-temps.

Autre contrainte qu'il faut anticiper : en cette saison hivernale, les lacs sont au plus bas ( voir l'explication plus loin ), donc on ne peut embarquer que sur les cales des bases nautiques. Ou alors, c'est un portage pénible et vaseux.

En parlant de vase, on déconseille fortement de débarquer sur une île : l'imprudent y laisserait facilement une chaussure, avec une récupération scabreuse.

Nous avons navigué en C9. Ça valait mieux car nous étions une cinquantaine. On n'aurait pu se permettre de déranger les piafs avec autant de kayaks disséminés sur le lac. Dans le cadre d'une sortie ASK, on peut envisager de la refaire en kayaks de mer, plus confortables et plus maniables (NDLR Comment ça, « plus maniables »? Il a quelque chose contre mon pilotage, le monsieur ? ).

Quoiqu'il en soit, merci au club de Neuilly-sur-Marne pour l'organisation et la mise à disposition des C9, pagaies comprises. Grâce à eux, nous avons surtout apprécié l'absence de manutention au départ et à l'arrivée de la sortie.

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Et maintenant, le récit

Samedi

Samedi, ça a commencé par une série de contre-temps, bien que le mot soit mal choisi puisque l'ASK n'a jamais été aussi en avance sur l'horaire.
J'énumère :
- Vincent et Véronique arrivent avec... une heure d'avance ! En cause, un réveil encore réglé sur l'ancienne heure.
- C'est au tour de Pierre, qui paume les clés de sa voiture et annonce qu'il va falloir venir le chercher. Et puis non, il les retrouve dans l'allée. Du coup, il arrive trop tard pour surveiller le chargement des bagages, et c'est dommage, car...
- Bernie ensuite. Jugeant que le camion sentait trop fort « le néoprène mal lavé », elle en retire un sac rouge suspect. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait du sac de Pierre contenant... le fromage promis pour le pique-nique.
- Et enfin : le lac d'Orient nous est interdit à la navigation car la date limite était le 4 novembre. Inutile d'insister et encore moins de tenter un portage pénible et vaseux pour aller chercher l'eau à deux cents mètres de la berge.

Finalement, après avoir discuté sur ce qu'il fallait faire, rejoint le lac du Der et pris dans la foulée un pique-nique un peu frisquet à peine à l'abri du vent, nous n'embarquons que vers 16 heures. Certains se disent qu'ils auraient pu rester dormir.

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Pas très facile d'approcher les oiseaux qui s'enfuient à notre approche, mais nous repérons tout de même des troupes de grands cormorans, des grandes aigrettes, des aigrettes garzettes, des hérons cendrés, des foulques et, au final, les vedettes du week-end, les grues cendrées.

J'explique. A cette époque de l'année, la France est traversée du nord-est au sud-ouest par 300 000 grues cendrées qui effectuent une halte dans leur migration sur les grands lacs de Champagne. Ceux-ci constituent pour elles un hébergement sûr pour la nuit, leur journée étant consacrée à chercher de la nourriture dans les champs environnants.

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Le véritable spectacle, c'est le soir quand elles rentrent du travail et le matin avant le lever du soleil, lorsqu'elles y retournent, samedis et dimanches compris. Le spectacle des formations en V de ces oiseaux particulièrement élégants attire une foule de mordus d'ornithologie, accompagnés de leur instruments d'observation qui valent les yeux de la tête.

Imaginez. Nous sommes dans nos canoës au milieu d'un lac aux berges grisâtres un peu façon baie de Somme, les nuages s'effilochent et libèrent ce qu'il faut de coins de ciel pour permettre au soleil couchant de faire le show, tandis que des escadrons de grues en formation passent au-dessus de nos têtes en émettant leur fameux cri guttural qui est à l'origine de leur nom. Merci au CRIFCK de nous avoir permis de savourer une telle ambiance.

Soirée puis nuit dans le gîte très confortable du port de Griffaumont-Champaubert, c'est assez bien chauffé pour que Pierre n'ait pas trop à regretter son duvet abandonné dans le local.

Dimanche

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C'est à six heures trente qu'il faut nous réveiller pour ne pas rater le départ des grues avant l'aube. Cette fois, nous partons sur la digue pour une observation au sec. C'est le spectacle inverse de la veille, avec cette fois de meilleures conditions d'observation et de prises de vues, sans la saveur de la navigation toutefois.

Après le petit déjeuner au chaud, nous avons le choix entre trois activités.
Repartir pour un nouvelle navigation ? Ça ne tente pas grand-monde faute d'apporter de réelle nouveauté au programme puisqu'il s'agit du même environnement que la veille mais sans les grues parties au boulot. Peut-être bien qu'il fait quand même un peu froid.
Visiter les églises à pans de bois et colombages de la région tout en guettant les grues cendrées dans les champs, alors là, oui. Très mignonnes ces églises, souvent logées dans des petits villages pleins de charme qui... bon, j'arrête le couplet culturel. Ceux qui y étaient ont bien vu de quoi il s'agissait.
Faire un parcours d'observations ornithologiques au bord des lacs annexes, encore oui. Grâce aux jumelles des uns et aux guides des autres, nous avons identifié vingt-quatre espèces d'oiseaux différentes, dont celles de la veille plus : des sarcelles, des vanneaux, des bécassines, des courlis cendrés, des canards siffleurs, des cygnes et, dans les bois et les champs, des bergeronnettes, grives, moineaux domestiques, pinsons des arbres, étourneaux, corneilles, rouges-gorges, chardonnerets, buse, faisan. Comment ça, il en manque un ? La pie ? Un oiseau ça ? non, une sale bête qui ne mérite pas sa place dans un inventaire ornithologique de pleine nature.

L'après-midi, il ne nous reste plus qu'à visiter le musée des lacs du Der. On y a appris beaucoup de choses. Vous voulez savoir ? Tapez vous donc l'explication qui suit.
Moralité, l'ASK est un club de loisir sportif et culturel.

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Pourquoi les grues ? A cause des crues

Avant de répondre, première question, pourquoi cette région de Champagne a-t-elle des maisons à colombages ?
Parce que le sous-sol est argileux et que l'argile, ce n'est pas terrible pour fabriquer des maisons, sauf si on fait un torchis qu'on cale entre des poutres de bois. Ça tombe bien, il y a plein de forêts dans la région.
En plus d'avoir un sous-sol argileux, la région est plutôt en creux. C'est idéal pour y installer des grands lacs artificiels, justement ceux que nous visitons.
Et au final, à quoi servent-ils, ces lacs ?
On vous l'a dit, à attirer des grues cendrées pour que des ornithologues puissent se ruiner à acheter des optiques à 2000 euros pour les observer ( merci à eux au passage pour nous avoir grandement facilité les observations ).
Euh... pas tout à fait. Ils ont été créés après les crues de la Seine du début du vingtième siècle et pour éviter que ça se reproduise. Placés en dérivation sur le cours de la Seine et de la Marne, ils permettent d'en réguler le débit. On en vide une grande partie avant l'hiver pour anticiper d'éventuelles crues. Ça ne dérange pas les grues, juste un peu les kayakistes obligés de passer par le port pour embarquer.

Voilà donc ce qu'a été notre week-end, beaucoup plus consacré à admirer qu'à pagayer. Au final, nous n'avons navigué que sept kilomètres, à peine plus qu'un tour de Seine. Mais ça avait une autre gueule.

Vincent D

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